L’escalade libre, à première vue, peut être considérée comme une suite logique: nous partons du bas de la voie et nous devons rejoindre le relais en grimpant sur la paroi jusqu’en haut. Idem pour l’escalade en salle: nous suivons notre couleur de voie et nous montons le plus haut possible. Aussi simple que çà! Enfin, peut être pas! Et si notre imagination était notre meilleure alliée? Dans la vie, comme en escalade, la ligne droite est rarement le chemin le plus riche… 😉
❝ La logique vous amènera du point A au point B.
L’imagination vous mènera partout.❞
❥ A.Einstein
Cet article fait écho à notre dernière article-citation d’Adam Ondra « Grimpez comme vous le sentez!« . Lorsqu’une personne, qui n’a jamais grimpé, rentre pour la première fois dans une salle d’escalade, il est intéressant de voir que celle-ci va s’amuser à prendre toutes les prises qui lui semblent bien pour elle et grimper ainsi jusqu’en haut de la voie ou même s’amuser à faire des traversées. Dès que nous franchissons le pas d’être « grimpeur », nous nous rendons compte que l’escalade en indoor est régie par des codes, des règles, des prises à ne pas prendre, voire même par des mouvements « obligatoires » selon les ouvertures de voies/blocs. Il y’a alors un chemin tout tracé à suivre. Certes, tout cela est normé, mais nous pouvons retrouver une certaine imagination dans les gestes pour réussir une voie: en prenant confiance et en s’habituant aux sensations, nous commençons à faire d’autres mouvements auxquels nous ne pensions pas forcément. La logique et l’imagination sont alors deux atouts, à la fois paradoxaux mais également en harmonie, chez le grimpeur.
En falaise, comme dans la vie, nous pouvons encore plus facilement naviguer d’un point A à un point B par des chemins détournés. Une sorte d’école buissonnière, riche d’apprentissages et d’expériences, propres à nous-mêmes. Le voyage est toujours plus riche quand il ne suit pas tout le temps les traces laissées par d’autres ou le « but » qui était fixé. La paroi impose, quelques fois et selon le degré de difficulté, certains mouvements « obligatoires » mais la richesse du rocher permet de trouver son passage, ses propres mains et pieds avec plus ou moins de contraintes comme le grain de la roche ou l’anatomie de la falaise… Lorsque nous observons les différents styles de grimpe, nous pouvons remarquer que chaque personne possède son propre style selon sa morphologie, sa force, sa souplesse, son « niveau », son vécu, ses qualités. On retrouve la joie de notre enfant intérieur, de grimper sans contrainte, en prenant les prises qui nous semblent les plus appropriées. Il n’y a alors que le plaisir de cette méditation en mouvement, cette concentration à vouloir monter le plus haut possible, non par vanité mais par jeu.
Chez Gratteron et Chaussons, nous essayons de manier le plaisir et la progression. Vous le savez, nous ne sommes pas des acharnés de l’entrainement ni des cotations. Nous préférons l’escalade en falaise et ces derniers temps, nous ne sommes pas très réguliers… Entre le froid, la neige et l’envie de faire de jolies balades ou de rester au coin du feu… il va falloir se ré-habituer au rocher lors de nos prochaines sorties grimpe! La progression en escalade est un sujet qui frustre beaucoup de grimpeurs. Nous en faisons également partie même si elle n’est pas notre but premier. L’escalade est un sport où il est rare d’avoir une progression continue. Nous arrêtons quelques temps et nous avons l’impression d’avoir « régressé » d’une cotation… Oui mais… nous nous sommes enrichis d’autres expériences qui nous aideront peut-être même à mieux grimper ou en tout cas à mieux apprécier la Vie et ce qu’elle nous offre! Voila pourquoi, la grimpe nous apprend aussi à mieux gérer nos frustrations dans la vie de tous les jours, à vivre dans l’instant présent: nous faisons du mieux que nous pouvons, avec plaisir, à un instant T (se référer aux 4 accords toltèques). Et qu’importe le chemin pris. Il faut juste apprendre à trouver d’autres voies, d’autres passages sinueux, peut-être pas pour aller jusqu’au point B, mais peut-être jusqu’au point C ou D ou… Finalement, notre seule limite est celle de notre imagination et de notre acuité à saisir ce qui s’offre à nous!
Et vous, vous grimpez en toute logique ou vous avez la tête et les pieds dans les étoiles?! Partagez votre expérience en commentaire sous cet article ou sur notre page facebook!
très bel article !!! je me retrouve aussi dans cette approche de la grimpe !!!
Peut être à bientôt au pied d’une voie des Alpilles ? (pendant les fêtes ?)
salut Paul Henri 🙂 la dernière fois que nous sommes venus sur avignon, nous avons pensé à toi, nous sommes allés à orgon 🙂 je crois que tu n’étais dispo d’après jp. Pour ces fêtes, nous ne savons pas encore ce que nous faisons, il se peut fortement que nous restions dans les parages 😉 A voir! Bises et à bientôt!
Merci, je vois qu’on partage cette vision de l’escalade. Personnellement j’alterne en escalade comme dans la vie entre des périodes de planification et des période d’improvisation. Les premières ont tendance à être trop rigide pour être applicables et les secondes trop souples pour être productives.
A la recherche de l’équilibre 🙂
Ah oui, tiens! C’est à peu près çà chez nous aussi! Du coup… ben on grimpe et des fois on râle mais surtout on y prend beaucoup de plaisir! 😀 Quand descends tu par ici en falaise pour partager cette même philosophie de la grimpe?!