Dans le monde de l’escalade, des compétitions et des grandes voies, Arnaud Petit et Stéphanie Bodet ne sont plus à présenter. Compagnons de vie, compagnons de cordée. Ce couple mythique vit de sa passion qu’est l’escalade, il nous fait rêver et nous entraine dans leurs aventures qui évoluent au fil du temps. En 2016, Stéphanie a publié son dernier livre « A la Verticale de soi ». C’est la lecture de ce dernier, entre autres, qui nous a donné envie de poser quelques questions plus « intimistes » à ces 2 amoureux. Très accessibles, ayant une vie simple et extraordinaire à la fois, nous sommes heureux de vous offrir cette interview dans laquelle, Arnaud et Stéphanie nous ont répondu avec beaucoup de sincérité et d’échanges: de véritables grimpeurs-cueilleurs!
Au Sommaire:
ღ Pourriez-vous, vous décrire en 5 mots ?
ღ Pourquoi l’escalade ? A quel âge avez-vous commencé ?
ღ Quelle est votre pratique aujourd’hui ?
ღ Quel est votre plus beau souvenir en escalade ?
ღ Pourquoi avoir donné ce nom « Vagabonds de la verticale » à votre blog ?
ღ Stéphanie, ton dernier livre « A la verticale de soi » est sorti en septembre 2016. Qu’est ce qui t’a donné envie de l’écrire ?
ღ P.233, « les mains dans la terre, je ressens un calme profond ». Finalement, entre le rocher, le jardin et l’écriture, tes mains sont de superbes outils…
ღ Et en parlant de jardin, spécial tribu des grimpeurs-cueilleurs, as tu planté quelques médicinales ?!
ღ P.210, « Lézard ou Papillon ? Un peu des deux à la fois ». Quels sont les mots clefs qui te relient à ces deux êtres ?
ღ Ce livre est une merveille de sensibilité face au rocher. Que dirais-tu aux lecteurs de Gratteron et Chaussons pour leur donner envie de lire ton livre ?
ღ Changeons de sujets. Vous êtes membres d’honneur de Greenspits. Pourquoi avoir rejoint cette association ?
ღ Vous proposez des stages/voyages en votre compagnie, pouvez-vous nous en dire plus ? Est-ce accessible aux débutants ? Et si nous souhaitons juste avoir l’honneur de grimper avec vous sans passer par un stage ?
ღ Stéphanie, tu es aussi professeur de Yoga. Quelles passerelles fais-tu entre ces deux arts de vivre ?
ღ Arnaud… alors ces salutations au soleil ?! C’est maintenant une évidence ?!
ღ Et sinon, en mode secrets… de prochains projets grimpe ? Autres ?
ღ Beaucoup de grimpeurs sont intéressés par un mode de vie/alimentation plus sain(e). Vous sentez-vous concernés par ces notions ?
ღ Et concernant le bien-être des grimpeurs, quels sont vos trucs et astuces pour vos bobos de grimpeurs, votre « santé » en général ?
ღ Pour finir, que souhaiteriez-vous ajouter comme message aux lecteurs de Gratterons et Chaussons ?
ღ Rappels…
ღ Pourriez-vous, vous décrire en 5 mots ?
Stéphanie : Sensible, gaie, passionnée, solitaire, écolo – Arnaud : Passionné, exigeant, drôle, sérieux, complexe, généreux
ღ Pourquoi l’escalade ? A quel âge avez-vous commencé ?
S : J’ai commencé à grimper vers l’âge de 14 ans. J’avais une santé fragile, asthmatique depuis l’enfance et je n’étais pas spécialement douée pour les sports traditionnels (gym ou course à pieds) mais l’escalade m’a tout de suite aimantée. J’aimais beaucoup marcher en montagne avec mes parents et faire du ski de randonnée. Au départ, j’avais l’impression que l’escalade m’ouvrirait les portes des grandes voies et de la montagne. Mais j’ai très vite apprécié la grimpe pour elle-même. J’aimais toucher le rocher, passer du bon temps dans de beaux endroits avec les copains du CAF de Gap. En fait, j’aimais surtout le mode de vie – cool, tendance écolo – qu’elle offrait !
A: J’ai commencé vers l’âge de huit ans sur des petits blocs de rocher le week-end en famille. On faisait de la montagne aussi. Vers 14 ans j’ai acheté un tamponnoir pour ouvrir des voies avec des copains. Et puis l’escalade sportive et les compétitions sont arrivées.
ღ Quelle est votre pratique aujourd’hui ?
S: Ma pratique a évolué. J’adorais la falaise et le bloc mais je me suis toujours épanouie en grande voie et c’est ce que je fais principalement aujourd’hui. Des grandes voies moins difficiles que celles que je fréquentais autrefois, dans lesquelles j’ai de la marge et que je grimpe juste pour le plaisir, sans idée de performance. C’est la grande richesse de l’escalade. Tu peux la vivre de différentes façons aux différents âges de la vie.
A: En couennes je m’ennuie vite si le rocher et la beauté des lignes ne sont pas exceptionnels. Le côté statique m’apparaît désormais au grand jour. Du coup, je préfère les grandes voies, faciles ou dures, peu importe, j’aime qu’il y ait un certain rythme, cela me semble aller avec le mouvement de l’escalade. Pas pour la vitesse mais pour cette idée de fluidité.
ღ Quel est votre plus beau souvenir en escalade ?
S: Mon meilleur souvenir en escalade, c’est un bivouac que nous avons fait pendant notre ascension de la Tour sans nom à Trango, au Pakistan. On a taillé une petite vire de neige, à 6000 m d’altitude et on a regardé la nuit tomber. C’était glacial mais tellement magique d’être entourée par quelques-unes des plus hautes montagnes du monde.
A: L’avant-dernier jour au Salto Angel. Après 10 jours dans la paroi, je devais gravir une longueur où il fallait mieux ne pas tomber. Nous étions 3 longueurs au-dessus du dernier camp avec Nicolas, isolé des autres par des surplombs et perdus dans une grande paroi au fin fond de la jungle, avec la fameuse cascade 60 m à droite. Un endroit juste hallucinant. Il fallait placer deux coinceurs au-dessus du relais et grimper 10 m au-dessus, 7b+ d’après celui qui avait réussi ce passage scabreux l’année d’avant. Je m’étais reposé la veille et je me sentais bien. Je savais que j’allais y arriver. C’est génial d’avoir rendez vous avec soi-même et sentir qu’on va être à la hauteur.
ღ Pourquoi avoir donné ce nom « Vagabonds de la verticale » à votre blog ?
S: J’ai eu l’idée de ce nom parce que j’adore « Les clochards célestes » de Jack Kérouac et lorsqu’on a nommé notre site ainsi, on passait notre temps à voyager, à camper et à vivre parfois des bivouacs-surprise où tu n’as même pas l’essentiel, de quoi te couvrir, boire et manger. Et puis, j’ai toujours été sensible à une vie simple, proche de la nature et en marge de la société de consommation.
Retrouvez le blog de Stéphanie et Arnaud:
vagabondsdelaverticale.wordpress.com
ღ Stéphanie, ton dernier livre « A la verticale de soi » est sorti en septembre 2016. Qu’est ce qui t’a donné envie de l’écrire ?
Retrouvez toutes nos chroniques livres:
www.gratteronetchaussons.fr – Sommaire des ouvrages des Grimpeurs-Cueilleurs
S : J’ai écrit ce livre à la suite d’une formation de professeur de yoga que j’ai entreprise en 2011. La formation a duré quatre ans et elle m’a permis de réconcilier des choses en moi qui me paraissaient opposées. J’avais souvent l’impression d’être habitée par deux personnes différentes. La poète sensible à la recherche d’une vie intérieure, qui se réjouit de petites balades autour de chez elle avec son chat, et la grimpeuse-aventurière en quête d’une vie intense. Je me disais que quelque chose ne tournait pas rond chez moi ! Et le yoga, l’ouverture à un autre monde que celui des montagnards dans lequel j’évoluais depuis l’adolescence m’a permis de m’accepter telle que j’étais. Je pense aussi que la nature cyclique des femmes leur donne envie de s’ouvrir à un rapport au corps plus subtil au fil des années.
Retrouvez le dernier livre de Stéphanie, chez les éditions Paulsen:
www.editionspaulsen.com/a-la-verticale-de-soi.html
L’idée était de partager mon parcours en dévoilant mes motivations, mes élans et sans renoncer à mettre des mots sur les difficultés, les doutes qui m’ont traversée. Je voulais surtout que ce livre, même s’il n’est pas exempt de moments tristes parfois, soit joyeux, à l’image du plaisir que je prends à grimper.
Et puis j’ai envie d’écrire des livres depuis l’enfance et j’ai autant besoin d’écrire, de lire, que de grimper. Mes deux facettes se sont réunies à cette occasion. Un alpiniste a forgé le terme de vie « contemplactive » qui me convient très bien !
ღ P.233, « les mains dans la terre, je ressens un calme profond ». Finalement, entre le rocher, le jardin et l’écriture, tes mains sont de superbes outils…
S : Oui, c’est vrai, en même temps, je ne suis pas vraiment une manuelle, guère dégourdie ni patiente pour bricoler, mais j’aime modeler, jardiner. J’aime toucher de la matière, du rocher, me connecter à la terre. C’est quelque chose de très sensuel, de très artistique, l’escalade, lorsqu’on s’ouvre au toucher et qu’on parvient à mettre en veilleuse la volonté et le besoin de contrôle.
ღ Et en parlant de jardin, spécial tribu des grimpeurs-cueilleurs, as-tu planté quelques médicinales?!
S : J’adore avoir du thym, du romarin (à part qu’il a gelé chez moi), de la sauge, de la bourrache et de la consoude plantée par ma mère, de la sarriette, de la lavande. Lorsque je vais dans le Sud, je rapporte toujours un petit brin de thym à replanter. C’est avec un caillou le plus beau des souvenirs ! J’ai du thym d’Aiglun ou de Saint-Léger du Ventoux.
ღ P.210, « Lézard ou Papillon ? Un peu des deux à la fois ». Quels sont les mots clefs qui te relient à ces deux êtres ?
S : Les lézards, j’adore les voir filer comme des éclairs sur le rocher ou les voir immobiles la paupière mi-close à se dorer au soleil. Comme ma grand-mère, je les appelle des « rapiettes ». Le papillon, c’est la légèreté, l’éphémère. C’est la beauté, l’aveuglement ou la clairvoyance – qui sait ? – dans une quête de lumière effrénée.
ღ Ce livre est une merveille de sensibilité face au rocher. Que dirais-tu aux lecteurs de Gratteron et Chaussons pour leur donner envie de lire ton livre ? (Pour ceux qui ne l’ont pas déjà fait! 😉 )
S : J’aurais envie de leur dire que ce n’est pas qu’un livre sur l’escalade mais sur la vie. Les choix que l’on fait, la passion, les remises en question. Ce qui m’a le plus touché dans les retours de lecteurs que j’ai pu recevoir ces derniers mois, c’est de sentir que d’autres pouvaient s’identifier à ce que j’avais vécu, même des gens qui ne grimpaient pas mais qui avait plaisir à se balader dans la nature.
Retrouvez le passage de Stéphanie à la Grande Librairie. Des yeux et un sourire envoûtants, des propos dans l’éthique et la philosophie des grimpeurs-cueilleurs, on ne peut qu’être fans! (Et même Francis Hallé, botaniste et qui grimpe dans les arbres, est tombé sous le « charme »… 😉 ) LGL: www.youtube.com/watch?v=eBvz9DDgNw0
Même si les cheminements de vie sont différents, nous en passons tous plus ou moins par les mêmes étapes. Il y a un fond d’expériences qui nous est commun : les blessures ou les maladies, le deuil, l’amour et le goût des petits bonheurs…
ღ Changeons de sujets. Vous êtes membres d’honneur de Greenspits. Pourquoi avoir rejoint cette association ?
A: Parce que l’initiative est excellente ! Vouloir responsabiliser les grimpeurs sur ce qui est la particularité même de l’escalade en falaise où la notion de communauté est réelle. Nous avons tous une responsabilité pour ce qui est de préserver et entretenir les falaise. Chacun peut apporter sa pierre à l’édifice. Antonin Rhodes et Carole Palmier ont une expérience énorme de la grimpe en falaise et de l’équipement. J’invite tout le monde à venir sur un rassemblement Greenspits. C’est très instructif.
Retrouvez notre article sur l’association Greenspits:
www.gratteronetchaussons.fr/2016/06/27/gratteron-chaussons-a-signe-le-pacte/
S: En somme, cela permet de sortir d’une vision consommatrice de l’escalade. On encourage aussi les gens à prendre soin des falaise en rapportant son papier toilette et en brossant les prise, bref, à respecter ceux qui vont suivre.
ღ Vous proposez des stages/voyages en votre compagnie, pouvez-vous nous en dire plus ? Est-ce accessible aux débutants ? Et si nous souhaitons juste avoir l’honneur de grimper avec vous sans passer par un stage ?
A: L’idée est simple. Partager notre expérience et notre conception de l’escalade. Faire passer qu’être un meilleur grimpeur ce n’est pas seulement progresser d’un niveau. C’est être plus cultivés sur les lieux, plus expérimentés sur les gestes ou la technique, plus attentif aux autres. En donnant du sens à leur pratique, les grimpeurs sont plus épanouis.
S: Lorsqu’on rencontre d’autres grimpeurs en falaise, on est toujours contents de pouvoir donner un petit conseil – surtout Arnaud ! – ou juste de passer un bon moment.
ღ Stéphanie, tu es aussi professeur de Yoga. Quelles passerelles fais-tu entre ces deux arts de vivre ?
S : Je trouve que les deux pratiques sont très complémentaires. Aujourd’hui, beaucoup de grimpeurs se mettent au yoga pour s’assouplir, éviter les blessures, être plus en forme physiquement. Au-delà de ces apports indéniables, le grand enseignement du yoga, est pour moi, de nous apprendre à faire avec ce que l’on est dans l’instant. Les grimpeurs ont souvent tendance à se justifier ou à se plaindre des conditions, du rocher, de leur compagnon d’assurage ou de leur forme du jour, et c’est logique car l’escalade est une activité très difficile, parfois ingrate. Il est très rare d’avoir des sensations parfaites où l’on vole de prise en prise jusqu’au relais. Mais c’est aussi cette complexité qui en font une activité à part, passionnante, absorbante, un peu comme un art martial où le mental et le physique sont réunis. Une méditation en action. Et pour bien vivre la grimpe sur le long terme, je crois qu’il faut se passionner pour le processus d’apprentissage, prendre plaisir à caresser le rocher, à s’extasier sur ses couleurs et sur ses formes. Si l’on reste bloqué sur la cotation ou obsédé par le relais, la performance en somme, on a toutes les chances d’être frustré et d’abandonner. Alors que si l’on vit la grimpe au jour le jour, comme une expérience totale, qui met en jeu les sens et le mental, on peut grimper très longtemps et peu importe le niveau puisque la joie est là !
ღ Arnaud… alors ces salutations au soleil ?! C’est maintenant une évidence ?!
A : J’accroche bien avec le Yoga depuis 6 mois. Je me dis parfois que j’aurais du commencer plus tôt ! Mais comme Stéphanie vient de le dire, l’un des enseignements du yoga est justement de ne pas regretter ni de se projeter mais faire avec ce qu’on est. Alors disons que le yoga est arrivé au bon moment dans ma vie 🙂
ღ Et sinon, en mode secrets… de prochains projets grimpe ? Autres ?
A : Une idée sortie de la tête de Stéphanie est de s’amuser à réaliser la traversée intégrale de Ceüse. Cela va être un projet avec pas mal d’exploration, de nouvelles sections à ouvrir, ce qui est génial. Certaines parties seront faciles avec le plaisir de cheminer sur des petites vires à cannelures, d’autres plus ardues… On souhaite partager ce projet avec différents grimpeurs qui comptent pour nous.
Je travaille aussi sur un projet de manuel d’escalade. (Sorti en 2018: Lire la chronique « Escalade, Inititation, Plaisir et Progression« )
ღ Beaucoup de grimpeurs sont intéressés par un mode de vie/alimentation plus sain(e). Vous sentez-vous concernés par ces notions?
A et S : Oui, c’est une évidence pour nous. Nous avons une vie relativement frugale. Nous mangeons très rarement de la viande. Consommer du bio local pour les produits frais, c’est aussi un engagement pour encourager une agriculture éthique. Les cultures intensives, les productions de coton non maitrisées, impactent directement les nappes phréatiques et la santé des habitants. Et cela pas juste en Asie. Dans le bordelais, on commence à découvrir l’action des pesticides sur les humains. Mais sur le sujet, il ne s’agit pas de faire du prosélytisme. Si nous pouvons participer au développement du bio, tant mieux.
ღ Et concernant le bien-être des grimpeurs, quels sont vos trucs et astuces pour vos bobos de grimpeurs, votre « santé » en général ?
A : Des étirements, grimper régulièrement, de la muscu légère pour les points de fragilité. Ne pas forcer quand il fait froid. En cas de douleur, avant on mélangeait quelques gouttes de l’huile d’olive à quelques goutte de gaulthérie et d’hélichryse mais aujourd’hui, on retrouve tout cela dans la « Crimp oil » 🙂
Retrouvez l’interview de Caroline Sinno, la créatrice des Crimp Oil:
www.gratteronetchaussons.fr/2016/11/16/papotages-essentiels-avec-caroline-sinno-et-ses-crimp-oil/
ღ Pour finir que souhaiteriez-vous ajouter comme message aux lecteurs de Gratterons et Chaussons ?
A et S : Longue vie aux grimpeurs cueilleurs !
En bonus, voici la très jolie vidéo sur Stéphanie, faisant écho à son dernier livre
« J’ai demandé la lune au rocher »
J’ai demandé la lune au rocher from Canopé production AURA on Vimeo.
Les informations décrites plus haut sont mises à votre disposition à titre informatif. Elles sont la synthèse de lectures de différents ouvrages et du savoir-faire de Stéphanie Bodet et d’Arnaud Petit. Elles ne sauraient en aucun cas constituer une information médicale, ni même engager notre responsabilité.
Si vous réalisez des recettes présentées sur ce blog, Gratteron et Chaussons décline toute responsabilité quant aux éventuelles allergies ou mauvaises manipulations. Veillez à prendre toutes les précautions d’usage. De plus, ce blog ne possède pas de visée thérapeutique; il aide seulement au mieux-être et à l’entretien de sa santé, veuillez consulter votre médecin, votre pharmacien ou autre professionnel de santé si vous avez le moindre doute. Il n’est pas dans l’intention du blog Gratteron et Chaussons de poser des diagnostics ou de remplacer une consultation. Il décline toute responsabilité dans les cas d’auto-prescription sans l’autorisation préalable d’un professionnel de santé.
Bonne grimpe !
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