La paroi verticale et ses jolies lignes se lisent depuis le pied des voies mais également à l’instant « t » sur le rocher en grimpant. Les informations lues peuvent d’ailleurs être contradictoires entre ces deux moments et entre grimpeurs qui ne vont pas lire, regarder, ressentir les mêmes indications données par le rocher. Il y’a des fois où l’on se sent seul(e) sur la paroi « euh, j’suis bloqué(e) là! t’as fait comment?! » et d’autres fois, où l’on est vraiment concentré et où les conseils deviennent presque gênants pour celui qui grimpe.
❝ Tu ne sais jamais ce qui est vrai: parfois tu penses qu’il faut faire comme çà
et un autre grimpeur te dit « Non, tu dois t’y prendre comme çà »
et finalement chacun fait comme il le sent.❞
❥ Adam Ondra
Grimpez comme vous le sentez!? Et si c’est Adam qui le dit… Je vous l’avoue, la lecture de voie depuis le bas de la falaise n’est pas mon point fort. A part dire « çà c’est trop dur, mais je peux essayer des mouv’ dedans » ou « çà, çà a l’air joli et faisable en tête » , je ne déchiffre depuis le bas que les passages évidents. Je lis et découvre la voie au fur et à mesure de mes mouvements, ce qui peut être à la fois totalement libertaire et sans contraintes de « pré-directives » ou totalement bloquant lorsque j’arrive sur un passage plus délicat. Et comme avec Ivan, nous ne travaillons pas les voies et que nous n’avons pas de « projets » et bien, nous avons également des mémoires de poisson rouge (mais c’est méchant pour le poisson rouge…). Ce qui n’est pas plus mal puisque nous avons toujours l’impression de faire de nouvelles voies même lorsque nous revenons sur une falaise quelques mois après! :p
Quel grimpeur ne s’est jamais fait flashé par son assureur ou d’autres copains? Cela peut être génial, rassurant comme cela peut être déstabilisant « Normalement, tu dois avoir un pied à gauche » « Non, un peu plus à gauche » « A 5 cm de ton genou gauche » « Euh, l’autre gauche » Et puis finalement, le grimpeur trouve sa propre solution (ou pas) et « Ah ben sinon, oui, tu peux faire comme çà aussi! » Alors, chacun ses ressentis, ses sensations, son humeur du jour, ses points d’équilibre, ses facilités, sa morphologie. La paroi impose, de temps en temps, certains mouvements « obligatoires » mais la richesse du rocher permet de trouver son style, ses propres mains et pieds avec plus ou moins de contraintes selon la cotation estimée, la texture de la roche ou l’anatomie de la falaise…
Voici 2 anecdotes personnelles illustrant cette citation:
– Ivan dans « Le dévers de contact » – 7a à Junac en Ariège (photo ci-dessous). Le 1er essai dans cette voie fut le 9 avril 2017. Grimpée mais non enchainée: un 1er passage bloc assez « bloquant » et délivré grâce à une pédale improvisée et un autre passage plus « conti » en fin de voie. Ivan s’étant mis un peu frayeur dedans au niveau du passage bloc, il ne voulait plus la refaire. Mais, lors de la masterclass avec James Pearson et Caroline Ciavaldini (le 27 mai 2017), ayant vu James dedans et étant encouragé par Caroline, Ivan l’a retentée et… l’a enchainée jusqu’au relai… Comme quoi, le mental…
– Mélanie dans « Fée ce qu’il te plait » – 6a à Grézian, voie flashée par Ricardo un lecteur de GC, où la fin est un réta où il ne vaut mieux pas tomber. Les conseils se sont très bien déroulés et enchainés jusqu’à ce fameux réta… J’ai mis plusieurs essais sur les instructions de Ricardo sur le dernier mouv’ mais non, je ne le sentais pas (déjà que je déteste les réta) et je revenais toujours à mon dernier point… Puis, je me suis décidée à faire à ma propre sauce et finalement, le relai a été clippé! 😉
La citation de cet article est d’Adam Ondra… mais c’est James Pearson et Ivan que nous voyons sur l’image ci-dessous. 😉 Retrouvez l’extrait de cette citation d’Adam dans cette chouette vidéo grimpesque de Canal+ « Du bout des doigts – Adam Ondra« .
Cette photo a été prise par Abella Climb, sur la « nouvelle » falaise de Junac en Ariège. Un gneiss magnifique. James est dans « Avatar » – 8a et Ivan dans « Dévers de contact » – 7a. Nous avons pu grimper et profiter de la bonne humeur de Caroline Ciavaldini et de James Pearson lors de la masterclass escalade proposée par Explos Festival le 27 mai 2017.
Et vous, vous grimpez exactement comme on vous dit, vous n’en faites qu’à votre tête ou vous réalisez un savant mélange des 2?! Vos lectures de voies, lors des 1ères ascensions que vous réalisez, sont toujours comme vous le pensiez? Partagez votre expérience en commentaire sous cet article ou sur notre page facebook!
salut à tous
il est vrai que j’ai tendance à vouloir aider plus qu’il ne faut !des fois, je demande si la personne veut de l’aide ou pas.certaines personnes aiment bien et d’autres préfèrent attendre que ça se complique pour dire : tu vas où? tu fais comment ? !!
pour ma part, j’aime bien chercher et quand ça ce complique, après un vol ou deux ,je dis: mais c’est quoi ce pas de Mmmmmmmm ?comment tu fais !!!!!!!!!!
il est vrai que chacun de nous a sa façon de faire, de toucher, de ressentir la voie .c’est pourquoi il est sur que l’on peut faire comme l’on veut et comme on se le sent .
héhé! ton flashage m’avait bien aidée jusqu’à ce pas quand même! 😉 notamment dans la 5c d’à coté, où il y’avait toutes les prises… mais toutes cachées! ahah!!
a bientôt par chez toi ou par ici!